FAQ

Programme de compensation de gaz à effet de serre par plantation d’arbres

Fonctionnement de Carbone boréal

Carbone boréal est à la fois un programme de compensation de gaz à effet de serre (GES) par plantation d’arbres et une infrastructure de recherche de l’UQAC.

Carbone boréal permet aux organisations et individus de compenser des émissions de gaz à effet de serre (GES), provenant de leurs entreprises, organismes, activités, vie de famille, etc. Les plantations servent également de dispositifs de recherche universitaire, disponibles à la communauté scientifique.

Mis sur pied en 2008, Carbone boréal est devenu officiellement une infrastructure de recherche de l’UQAC au printemps 2018 assurant la pérennité du projet. L’infrastructure de recherche est sous la supervision d’un professeur responsable et d’un comité exécutif. Un comité scientifique est également mandaté pour discuter des enjeux scientifiques. Les plantations de Carbone boréal sont rendues disponibles aux chercheurs et chercheuses à l’interne ou à l’externe de l’UQAC qui souhaitent utiliser les dispositifs et ressources associées pour effectuer des travaux de recherche.

Les gouvernements, entreprises et le public, en plus de pouvoir compenser des émissions de GES, bénéficient des travaux menés sur le réseau de plantations puisqu’ils font avancer les connaissances sur les changements climatiques. (voir le FAQ « Sur quoi porte la recherche dans le cadre de Carbone boréal?»).

Les plantations se situent principalement en forêt boréale au Nord du Lac-St-Jean mais aussi sur des parcelles de terres agricoles inexploitées.

Les plantations du réseau forestier de Carbone boréal sont établies sur des terres du domaine public considérées par les inventaires
forestiers du Ministère des Ressources Naturelles et de la Faune du Québec comme des non-forêts : les dénudés secs (DS), aussi appelés landes forestières. Les dénudés secs sont majoritairement situés dans le domaine de la pessière à mousses, situé approximativement entre les 49ème et 52ème parallèles. L’épinette noire (Picea mariana) est l’espèce arborescente dominante, représentant plus de 75% du couvert forestier de la pessière à mousses.

Les DS sont créés par des accidents de régénération (passage de feux successifs ou d’épidémies d’insectes), résultant en une conversion de
peuplements fermés de la pessière à mousses à des peuplements ouverts, les DS, dont le pourcentage de recouvrement est inférieur à 25 %. Une augmentation graduelle de la création des DS a été observée au cours des 50 dernières années. Ces DS représentent approximativement 7% du domaine de la pessière à mousses, soit 1,7 M ha, dont près de 10 % se situe à moins de 5 km du réseau routier existant.

Pour le volet agricole, les plantations sont situées sur des portions de terres en friche ou impossible à exploiter qui ne sont pas utiliser pour l’agriculture. Ceci comprend des coulées, crans, pentes abruptes, gravières, etc. Les terres sont sélectionnées en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). Les plantations sont présentement établies dans le secteur du Lac-St-Jean, mais pourront éventuellement s’implanter dans d’autres secteurs au besoin.

carte

La quantité de CO2 compensée est basée sur la séquestration d’une épinette noire en forêt boréale.  L’étude de Gaboury et al (2009) a montré qu’une épinette noire des dispositifs Carbone boréal captera 140 kg (0,14 t) de CO2 éq. au cours des 70 ans qui suivent sa plantation. Cette quantité est utilisée pour déterminer le nombre d’arbres à planter pour compenser les émissions de GES estimées par le calculateur de Carbone boréal, qui utilise les meilleures données scientifiques (facteurs d’émissions) disponibles.

La compensation carbone vise à retirer totalement de l’atmosphère l’équivalent des émissions de gaz à effet de serre faites par une activité donnée (Voir le FAQ « Qu’est-ce que l’empreinte carbone? »). Cela exige donc qu’une comptabilisation rigoureuse des émissions soit effectuée afin de déterminer précisément le niveau de compensation nécessaire pour arriver à un bilan d’émissions nul.

Le calcul de compensation Carbone boréal est basé sur l’affirmation de séquestration d’une étude réalisée ici à l’UQAC (Gaboury et al., 2009). Cette étude a permis de calculer le bilan net de séquestration du carbone entre un DS naturel non aménagé et un DS aménagé et boisé avec de l’épinette noire. Les résultats ont démontré un potentiel de séquestration du carbone (C) de 77 t C ha-1, soit un taux de séquestration nette de 1.1 t C ha-1 année-1 (résultant de l’absorption de 4 t CO2 éq. ha-1 année-1), 70 ans après le boisement. Pour une seule épinette noire, cela représente une séquestration de 140 kg de COéq après 70 ans.

Une analyse de cycle de vie (ACV) a également été effectuée dans cette étude afin d’évaluer les émissions de GES reliées au boisement des DS. L’ACV a démontré que, dans un contexte de boisement/reboisement en forêt boréale du Québec, toutes les opérations reliées au boisement (près de 40 procédés, allant de la production des semences et des plants, et de la construction de chemins au suivi des plantations) représentent moins de 0,5% du bilan net de C après 70 ans.

Exemples : puisqu’on estime qu’une épinette noire en forêt boréale séquestre en moyenne 140 kg de CO2 après les 70 premières années de sa vie, il en résulte qu’une seule épinette noire permet de compenser les émissions d’une voiture compacte ayant parcouru 736 km (140 kg séquestré ÷ 0.19 kg émis à chaque km), soit l’aller-retour Saguenay-Drummondville; un hectare d’une plantation d’épinettes noires à maturité (2 000 arbres) permet de séquestrer la consommation annuelle (20 000 km) de plus de 70 voitures compactes.

Oui, en compensant des émissions via le site internet vous faites un don qui contribue au financement des recherches effectuées par l’équipe de Carbone boréal et un reçu vous sera émis à la fin de l’année.

Tout l’argent recueilli par le site internet Carbone boréale l’est sous forme de don et transige par le Fonds de développement de l’UQAC. Les personnes et organismes qui compensent leurs émissions de GES avec Carbone boréal recevront donc un reçu pour don de charité, déductible d’impôts, pour toute compensation cumulative de plus de 20$ sur une année. Les reçus sont envoyés automatiquement par la poste au mois de février l’année suivante.

Dans le volet agricole, un montant de 1$ par arbre est versé en redevance aux agriculteurs/propriétaires des terres où les plantations se trouvent. La partie recueillie par Carbone boréal fait l’objet d’un reçu pour don de charité (80% du montant total), mais non le montant servant de redevance.

Un registre est mis à jour et publié mensuellement sur le site internet Carbone boréal. Chaque compensation se voit attribuer un numéro unique dans le registre.  

Afin d’assurer le suivi et d’éviter une double comptabilisation, chaque nouvelle compensation est inscrite au registre Carbone boréal. Ce registre est mis à jour à chaque mois et consultable en ligne sur le site, sous l’onglet « Registre et cartes ». Chaque contribution se voit attribuer un numéro unique dans le registre. Les noms des compensateurs/organismes, etc. sont indiqués ainsi que le dispositif/plantation géoréférencé(e) où se trouvent les arbres attribués pour séquestrer le CO2 relatif à chaque contribution. Les arbres ne sont affectés qu’une fois et lorsque le nombre d’arbres plantés dans un dispositif est épuisé, on passe au suivant.

Par la suite, un certificat de compensation est envoyé électroniquement à la personne ou l’organisme ayant compensé des émissions. Ce certificat est la preuve officielle que la compensation a bien été comptabilisée et que les arbres ont été attribués. Le nom du contributeur, le nombre de tonnes de COcompensées, le nombre d’arbres plantés et une description de l’activité qui motive la compensation sont indiqués. Le certificat comprend également un numéro unique lié au registre Carbone boréal.

Oui, les plantations de Carbone boréal et les affirmations de séquestration sont validées par une tierce partie indépendante (le Bureau de normalisation du Québec (BNQ)) selon la norme ISO 14064-2 et 3. Les arbres attribués pour vos compensations existent et séquestrent bien le CO2 prévu. 

Tout organisme de compensation crédible doit être vérifié par une tierce partie indépendante. La compensation offerte par Carbone boréal comprend donc une vérification rigoureuse et transparente. Le protocole de quantification et de suivi de la séquestration nette de carbone se conforme à la norme internationale ISO 14064-2 et a fait l’objet d’une validation par l’Association canadienne de normalisation (CSA). Les plantations du projet sont par la suite vérifiées selon la norme ISO 14064-3 par le Bureau de normalisation du Québec (BNQ), une tierce partie indépendante et accréditée. Carbone boréal a été vérifié à deux reprises, en 2012 et 2018. Les rapports des vérifications passées peuvent être consultés en tout temps sur le site de Carbone boréal. La vérification fait partie des procédures normales de gestion et doit être réalisée à intervalles réguliers, afin de couvrir les nouveaux dispositifs implantés.

Les vérifications ont permis au BNQ d’établir que la déclaration de séquestration de GES de Carbone boréal est juste et que les principes d’exactitude, de pertinence, de complétude, de cohérence, de transparence et de prudence ont été respectés selon l’esprit de la norme ISO 14064. Cela veut dire que les gens qui contribuent à Carbone boréal peuvent avoir l’assurance que les meilleures lignes directrices, normes et pratiques ont été suivies pour séquestrer du carbone par les plantations compensatoires de Carbone boréal et que les précautions prises pour assurer l’additionnalité et la permanence des tonnes de GES compensées sont satisfaisantes aux yeux des vérificateurs.

Les plantations de Carbone boréale répondent aux critères d’additionnalité, car la séquestration biologique du CO2 réalisée par les plantations est supérieure à ce qui serait arrivé dans le cours normal des affaires. De plus, aucune obligation législative n’exige que du reboisement soit effectué dans les zones où nos plantations sont établies. 

Carbone boréal est une infrastructure de recherche de l’Université du Québec à Chicoutimi. À ce titre, chacune des plantations qui sont réalisées par Carbone boréal constitue un projet au titre de l’évaluation du carbone séquestré et de l’additionnalité.

Afin de respecter le critère d’additionnalité, les projets de compensations d’émissions de gaz à effet de serre (GES) de type forestier doivent s’assurer que la séquestration biologique du carbone (par la croissance des arbres) soit additionnelle au cours normal des affaires, qui est communément appelé « scénario de référence ». Pour qu’il y ait additionnalité, deux conditions sont nécessaires : 1) le « scénario boisement », c’est-à-dire avec interventions visant à augmenter la capacité des puits de carbone, ne doit pas être obligatoire suite aux réglementations en vigueur; et 2) la séquestration du carbone dans le « scénario boisement » doit être supérieure à ce qui se déroulerait naturellement sans intervention.

Pour chaque projet du volet forestier de Carbone boréal, le scénario de référence est un peuplement ouvert de la zone boréale, les dénudés secs (voir FAQ #2). Il est démontré scientifiquement qu’il n’y a pas de régénération naturelle suffisante pour assurer un retour vers un peuplement fermé dans les dénudés secs. Pour les projets de Carbone boréal en milieu agricole, le scénario de référence est basé sur des zones impropres à l’agriculture (sur pentes forte, coulées, affleurements rocheux, etc.). Ces zones font également l’objet d’une demande de reboisement en zone agricole, autorisé par le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Autant pour le réseau régulier que pour le volet agricole, aucun plan, directive, règlement ou programme n’exige que ces sites soient boisés.

Carbone boréal est le premier projet de compensation des émissions de GES en milieu forestier dédié à soutenir la recherche scientifique. Le boisement des dénudés secs permet que la séquestration biologique du carbone aille au-delà du cours normal des affaires (voir FAQ #3). Des suivis réguliers sont effectués pour valider la quantité exacte de carbone séquestré par les plantations. De plus, les sommes recueillies via les compensations permettent d’assurer que le projet puisse avoir lieu et assure une source supplémentaire de financement.

L’additionnalité du projet Carbone boréal a également été évaluée à l’aide d’un test de barrières adapté des directives du MDP du protocole de Kyoto (CCNUCC 2004) auxquelles se réfère la norme ISO 14064-2 (figure 4 du document de projet, voir section publication).

En plus de posséder des plantations de réserve (en cas de perte par le feu par exemple), les plantations du volet forestier jouissent du statut
de Forêt d’expérimentation (renouvelable aux 30 ans) et un contrat (également renouvelable aux 30 ans et transférable en cas de vente) lie les propriétaires de terres agricoles où des dispositifs sont implantés par Carbone boréal.

Plusieurs mesures sont prises afin de limiter le risque de pertes du carbone séquestré par les plantations et ainsi assurer la permanence de ces dernières.

La permanence des plantations de Carbone boréal est assurée de quatre façons différentes :

  1. Permanence légale
  2. Permanence dynamique
  3. Permanence institutionnelle
  4. Permanence financière

1)    Permanence légale

Tout d’abord, les plantations de Carbone
boréal bénéficient du statut de Forêt d’expérimentation (FE) octroyé par la Direction de la recherche forestière (DRF) du MFFP. Ce statut est octroyé à une portion du territoire public réservée exclusivement à des fins de recherche et d’expérimentation. Elle représente un site privilégié pour la recherche puisque les dispositifs expérimentaux qui y sont établis jouissent d’une protection légale. Les seules activités d’aménagement forestier qui y sont autorisées sont liées aux activités de recherche approuvées par Carbone boréal. Le statut est octroyé pour une période de 30 ans renouvelable à échéance.
 

2)    Permanence dynamique

La permanence dynamique concerne la conservation des stocks de carbone, en particulier l’établissement de zones tampons. Une quantité d’arbres correspondant à 30% de l’ensemble des arbres reboisés dans les plantations de Carbone boréal est en effet affectée à une réserve qui n’est pas attribuée pour les compensations. Cette réserve est utilisée seulement au cas où le taux de compensation affirmé (140 kg de CO2 par arbre après 70 ans) serait compromis par de la mortalité ou toute autre cause (feux, insectes, maladies, chablis, broutage, etc.). Cette méthodologie rigoureuse, transparente, validée et vérifiée assure donc à chaque contributeur de Carbone boréal la garantie que des arbres réels captent, comme il le souhaite, l’équivalent de leurs émissions de GES. Pour le volet Agricole, la zone tampon est de seulement 20% en raison de la plus faible probabilité de perturbation.

De plus, la susceptibilité des plantations face aux perturbations naturelles (feux, insectes, maladies, etc.) est amoindrie par une répartition spatiale des plantations et l’utilisation de différentes essences plantées. Les plantations sont réparties entre divers dispositifs expérimentaux distincts éloignés les uns des autres, diminuant les risques de pertes importantes par perturbations naturelles.

3)   La permanence institutionnelle

Tel que souligné dans la FAQ#1, Carbone boréal est une infrastructure de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), fondée en 1969 et bénéficiant de la pérennité rattachée à ce genre d’institution. L’existence de Carbone boréal n’est donc pas soumise aux aléas économiques et à des décisions personnelles puisque cette infrastructure est gérée de manière collégiale et sur le long terme par l’université.

4)   La permanence financière

La permanence financière de Carbone boréal vient du fait qu’une partie des fonds (20%) est capitalisée dans les Fonds de développement de l’UQAC. Cet argent rapporte des intérêts annuels qui peuvent être attribués ou capitalisés selon la décision annuelle du comité de gestion.

L’ensemble de ces quatre types de permanence, que peu d’organismes ou individus peuvent assumer de façon aussi complète et pérenne, atteste de la qualité du service offert par Carbone boréal et vise à rassurer les contributeurs quant à l’efficacité et la permanence de leur compensation.

Les arbres des plantations auront capté la totalité du CO2 équivalent à votre compensation lorsqu’ils auront atteint leur maturité. Par la suite, un équilibre s’établit entre les pertes de carbone liées au dépérissement naturel de certains arbres d’une part et la séquestration de carbone liée à la croissance et à la régénération naturelle d’autre part, garantissant ainsi le maintien du stock de carbone séquestré.

Les plantations de Carbone boréal sont établies sur des dénudés secs, considérés comme des non-forêts. Le boisement de ces territoires permet de constituer une nouvelle forêt et donc de créer un nouveau puits de carbone. Une épinette noire au Québec atteint sa maturité entre 45 et 70 ans dépendamment de la qualité du site où elle pousse. L’épinette mature peut ensuite vivre habituellement de 175 à 200 ans, jusqu’à un maximum de 250 ans. La plantation en DS garantit donc que le carbone qui y est séquestré le sera sur une longue période. Par la suite, la dynamique du carbone fait en sorte qu’une partie du carbone accumulé dans la biomasse des arbres est retournée dans l’atmosphère lors de la décomposition des arbres morts. Cependant, une partie du carbone est également transférée dans les sols forestiers lors de la décomposition. De plus, la régénération pré-établie qui s’installe en sous-étage, soit le marcottage chez l’épinette noire, permettra à de nouveaux arbres de croitre et de séquestrer à nouveau du carbone lorsque les arbres matures morts leurs laisseront de la place. En fait, une forêt mature est théoriquement en équilibre entre les pertes de carbone et la séquestration. Il a même été démontré que certaines vieilles forêts continuent d’avoir un bilan de séquestration du carbone positif.

Par ailleurs, il est possible de sécuriser la séquestration réalisée par les plantations de différentes façons. L’utilisation du matériau bois en substitution à des matériaux plus émetteurs comme le béton ou l’acier dans les projets de construction, est une excellente façon de diminuer leur empreinte carbone, car ils assurent la pérennité du stock de carbone séquestré par les arbres et réduit les émissions de dioxyde de carbone (CO2). L’utilisation de la biomasse, pour l’alimentation de chaudières à combustion par exemple, est une autre façon de valoriser les plantations. Ces enjeux liés à l’efficacité ainsi qu’à la permanence de la séquestration fait l’objet de questions de recherche liées à Carbone boréal. Quoiqu’il en soit, les arbres alloués à la compensation ne peuvent en aucun cas être retirés des plantations sans être remplacés par des arbres de la zone tampon. 

Votre compensation sert entièrement à Carbone boréal et socio-finance : la recherche effectuée par les chercheurs et chercheuses ainsi que les étudiant(e)s de Carbone boréal, les frais de vérification, le suivi des plantations et autres. Si vous compensez avec le volet agricole, une ristourne de 7$/tonne de CO2 compensée (1$/arbre) est remise au propriétaire de la terre.

Toute compensation faite à travers le programme Carbone boréal devient du même coup une contribution à la recherche sur la séquestration du carbone forestier par l’équipe de l’UQAC. L’argent recueilli par les compensations, sous forme de don, transite par le Fonds de développement de l’UQAC, lequel est ensuite mis à la disposition des chercheurs associés à Carbone boréal de la façon suivante : 20% est capitalisé dans le Fonds de recherche de Carbone boréal au Fonds de développement de l’UQAC. Cet argent rapporte des intérêts annuels dont les fonds peuvent être attribués ou capitalisés selon la décision annuelle du comité de gestion. Environ 5% est utilisé pour l’administration du programme Carbone boréal, l’entretien du site Web et les vérifications, et le reste (75%) soutient les besoins des projets de recherche priorisés par l’équipe. Cet argent sert à payer des bourses pour des étudiant(e)s de cycles supérieurs, des équipements spécialisés, des professionnel(le)s de recherche et des frais directement liés à la recherche et à la diffusion des résultats.

« Préventif pour le climatTM» permet de compenser en double vos émissions dans une perspective intergénérationnelle où vous contribuez à amoindrir les émissions passées et présentes pour un meilleur avenir des générations futures.

Un autre aspect bénéfique de l’atténuation des changements climatiques par la plantation d’arbres est qu’elle permet d’aller au-delà de la simple compensation des émissions liées à nos activités. En d’autres mots, une plantation peut également être mise en place dans l’objectif de capter des émissions passées. Dans cette optique, le programme de compensation Carbone boréal invite chaque contributeur à être « Préventif pour le climatTM », c’est-à-dire à doubler sa compensation par rapport à ce que l’activité visée nécessiterait. Le concept Préventif pour le climatTM, élaboré par la Chaire en éco-conseil de l’UQAC à l’occasion de la 11ème Conférence des Parties de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en 2005, vise à répondre à un des grands principes de base du développement durable, soit l’équité intra- et intergénérationnelle. L’analyse des derniers rapports du GIEC montre que même en faisant des efforts très importants pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, les émissions non-compensées risquent de doubler la concentration préindustrielle d’ici le milieu du présent siècle. La compensation en double des émissions de gaz à effet de serre mesurées vise ainsi à retarder l’atteinte de ce niveau et donner aux plus démunis d’aujourd’hui et aux générations à venir les marges de manœuvre pour s’adapter aux changements climatiques, en termes de connaissances, d’infrastructures et de technologies. C’est aussi une application à la fois du principe de responsabilité et du principe de précaution, deux principes préconisés par la Loi québécoise sur le développement durable et par la Déclaration du Sommet de Rio en 1992.

Les dispositifs (plantations) peuvent servir à répondre à divers types de questions de recherche, principalement liés à la lutte aux changements climatiques, via la séquestration de carbone par la forêt.

Les plantations de Carbone boréal font toutes partie intégrante d’un réseau de dispositifs expérimentaux disponibles autant aux chercheurs, chercheuses et étudiant(e)s de l’UQAC qu’à des chercheurs et chercheuses du gouvernement ou d’autres universités qui collaborent avec Carbone boréal. La recherche, financée par les différents contributeurs de Carbone boréal, porte principalement sur des thèmes reliés à la séquestration du carbone par les plantations et les adaptations de la forêt boréale aux changements climatiques. Voici un exemple de dispositif ainsi que des questions de recherche :

dispositifs (plantations)

  • Quel est l’impact de la densité d’arbres matures déjà présents (ceux qui constituent le « scénario de référence ») sur la croissance et la survie de la régénération (pré-établie, plantée, ou par ensemencement naturel), la croissance des stocks de carbone, la fertilité des sols, etc.?
  • Jusqu’à quel point le type d’essence plantée influence-t-il le rendement ligneux des sites reboisés, la croissance des stocks de carbone, etc.? Les plantations de Carbone boréal permettent de mesurer l’efficacité de différentes essences d’arbres indigènes dans ses blocs expérimentaux, notamment l’épinette noire, l’épinette blanche, le pin gris et le mélèze laricin.
  • Comment se compare la régénération issue de l’ensemencement naturel à celle issue des arbres plantés, en termes de rendement, de survie, de distribution spatiale, de croissance des stocks de carbone, etc.?
  • Comment la fertilisation avec des matières résiduelles de l’industrie forestière (ou autre) peut-elle favoriser la séquestration de carbone?

D’autres types de projets peuvent également être réalisés :

  • Potentiel économique du marché du carbone forestier;
  • Éducation à l’environnement et aux changements climatiques;
  • Enjeux sociaux et éthiques de la compensation par la plantation d’arbres.

Les résultats obtenus par l’équipe de recherche de Carbone boréal qui font l’objet de publications dans les journaux scientifiques avec révision par les pairs sont dûment mentionnés sur le site internet de Carbone boréal.

Si vous avez compensé avec nous et voulez le partager cela nous fera grand plaisir. Pour les entreprises ou organismes voulant utiliser le logo (marque déposée) pour du matériel promotionnel, vous devez nous contacter au préalable et une entente, sans frais, sera établie.

Pour les particuliers, vous pouvez et nous vous encourageons à parler de vos compensations dans votre entourage et via les médias sociaux. De plus, l’attestation de compensation qui vous est envoyée est votre preuve de contribution, et vous êtes libre de l’utiliser comme vous le désirez, sans bien sûr la modifier.

Pour les entreprises, si vous voulez promouvoir votre engagement avec Carbone boréal sur une plateforme quelconque, votre site internet par exemple, ou organiser un évènement médiatique, il est alors nécessaire de signer une entente d’échange de visibilité avec l’UQAC au préalable. Cette entente ne comporte aucun frais et vise simplement à encadrer l’usage du nom et du logo Carbone boréal qui sont des marques déposées à l’Office de la propriété intellectuelle du Canada. Ceci vous permettra entre autres de pouvoir utiliser notre logo. Communiquez avec-nous si vous désirez en savoir plus.

Carbone boréal a été conçu par l’équipe de la Chaire en éco-conseil de l’UQAC, une unité de recherche spécialisée en développement durable. Carbone boréal répond aux cibles des ODD: 4.4,4.5, 4.7,6.6, 9.5, 13.1,13.2,13.3, 15.1 et 15.2 auxquels on peut ajouter les cibles 2.3 et 2.4 pour le volet agricole.

 En septembre 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies adoptait un ambitieux programme à l’Horizon 2030 pour mettre en œuvre le développement durable dans tous les pays. Ce programme comporte 17 Objectifs dotés de 169 cibles et de plus de 240 indicateurs (https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/). Bien que Carbone boréal ait été démarré bien avant cette initiative, il répond à 12 des cibles de 7 ODD comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous. Cela n’est pas étonnant car Carbone boréal a été conçu par l’équipe de la Chaire en éco-conseil, une unité de recherche de l’UQAC spécialisée dans l’opérationnalisation du développement durable qui a d’ailleurs produit des outils d’analyse systémique de durabilité reconnus par les Nations Unies (http://ecoconseil.uqac.ca). 

 

ODD

Cible

Lien avec Carbone boréal

2

Faim « zéro »

2.3- D’ici à 2030, doubler la productivité agricole et les revenus des petits producteurs alimentaires, en particulier les femmes, les autochtones, les exploitants familiaux, les éleveurs et les pêcheurs, y compris en assurant l’égalité d’accès aux terres, aux autres ressources productives et intrants, au savoir, aux services financiers, aux marchés et aux possibilités d’ajout de valeur et d’emploi autres qu’agricoles

Une redevance de 1$ par arbre planté par Carbone boréal est remise aux agriculteurs ce qui leur offre un revenu pour des terres qui autrement n’en produiraient pas.

2.4- D’ici à 2030, assurer la viabilité des systèmes de production alimentaire et mettre en œuvre des pratiques agricoles résilientes qui permettent d’accroître la productivité et la production, contribuent à la préservation des écosystèmes, renforcent les capacités d’adaptation aux changements climatiques, aux phénomènes météorologiques extrêmes, à la sécheresse, aux inondations et à d’autres catastrophes et améliorent progressivement la qualité des terres et des sols

En favorisant le reboisement de terrains impropres à l’agriculture et de haies brise-vent, Carbone boréal favorise la biodiversité, contribue à la stabilisation des pentes pour prévenir l’érosion et augmente la résilience des agriculteurs face aux changements climatiques.

4

Éducation de qualité

4.4-D’ici à 2030, augmenter nettement le nombre de jeunes et d’adultes disposant des compétences, notamment techniques et professionnelles, nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent et à l’entrepreneuriat

Carbone boréal offre des bourses pour des étudiant(e)s universitaires et en engage à chaque année plusieurs qui acquièrent des compétences techniques de laboratoire et de terrain.

4.5– D’ici à 2030, éliminer les inégalités entre les sexes dans le domaine de l’éducation et assurer l’égalité d’accès des personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, les autochtones et les enfants en situation vulnérable, à tous les niveaux d’enseignement et de formation professionnelle

Carbone boréal est une infrastructure de recherche de l’Université du Québec à Chicoutimi qui a des lignes directrices d’inclusion et d’égalité d’accès pour tous aux études supérieures et aux emplois.

4.7– D’ici à 2030, faire en sorte que tous les élèves acquièrent les connaissances et compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, notamment par l’éducation en faveur du développement et de modes de vie durables, des droits de l’homme, de l’égalité des sexes, de la promotion d’une culture de paix et de non-violence, de la citoyenneté mondiale et de l’appréciation de la diversité culturelle et de la contribution de la culture au développement durable

Les compétences en développement durable font partie intégrante des programmes de cycles supérieurs dans lesquels se forment les étudiants boursiers de Carbone boréal. Les professeurs et professionnels associés à Carbone boréal enseignent et offrent des conférences dans d’autres programmes à l’UQAC et ailleurs sur ces thématiques.

6

Eau propre et assainissement

6.6- D’ici à 2020, protéger et restaurer les écosystèmes liés à l’eau, notamment les montagnes, les forêts, les zones humides, les rivières, les aquifères et les lacs

Carbone boréal permet de restaurer les fonctions écologiques liées à l’eau de forêts dégradées par des accidents de régénération ou par l’agriculture.

9

Industrie, innovation et infrastructure

9.5– Renforcer la recherche scientifique, perfectionner les capacités technologiques des secteurs industriels de tous les pays, en particulier des pays en développement, notamment en encourageant l’innovation et en augmentant nettement le nombre de personnes travaillant dans le secteur de la recherche et du développement pour 1 million d’habitants et en accroissant les dépenses publiques et privées consacrées à la recherche et au développement d’ici à 2030

Carbone boréal est une infrastructure de recherche qui consacre tous ses fonds à l’avancement et à la diffusion des connaissances et à la formation de personnel hautement qualifié.

13

Mesures relatives à la lutte aux changements climatiques

13.1- Renforcer, dans tous les pays, la résilience et les capacités d’adaptation face aux aléas climatiques et aux catastrophes naturelles liées au climat

En effectuant des recherches sur les espèces et les provenances dans certains de ses dispositifs expérimentaux, Carbone boréal développe des connaissances qui seront utiles à l’adaptation de la forêt boréale et des pratiques forestières aux changements du climat.

13.2- Incorporer des mesures relatives aux changements climatiques dans les politiques, les stratégies et la planification nationales

Carbone boréal développe des connaissances et intervient auprès des gouvernements pour la mise en place de méthodologies pour prendre en compte le rôle des forêts dans la lutte aux changements climatiques.

13.3- Améliorer l’éducation, la sensibilisation et les capacités individuelles et institutionnelles en ce qui concerne l’adaptation aux changements climatiques, l’atténuation de leurs effets et la réduction de leur impact et les systèmes d’alerte rapide

Carbone boréal, par son site web, par les chroniques et entrevues qui sont régulièrement diffusées dans les médias nationaux et par les conférences que ses membres donnent à différents niveaux contribue à l’éducation et à la sensibilisation de la population.

15

Vie terrestre

15.1- D’ici à 2020, garantir la préservation, la restauration et l’exploitation durable des écosystèmes terrestres et des écosystèmes d’eau douce et des services connexes, en particulier les forêts, les zones humides, les montagnes et les zones arides, conformément aux obligations découlant des accords internationaux

Les forêts d’expérimentation de Carbone boréal sont protégées de toute forme d’exploitation ou de dégradation anthropique. Elles augmentent le service de captation du carbone, de maintien de la biodiversité, de la protection des sols et de la régulation du cycle de l’eau.

15.2– D’ici à 2020, promouvoir la gestion durable de tous les types de forêt, mettre un terme à la déforestation, restaurer les forêts dégradées et accroître de nettement le boisement et le reboisement au niveau mondial

Avec près d’un million et demi d’arbres plantés depuis 2009, Carbone boréal contribue activement à la restauration des forêts dégradées et à l’afforestation.

Contenu d’accordéon

Informations générales sur les changements climatiques

Le CO2 et les autres GES émis dans l’atmosphère s’y diffusent et emprisonnent la chaleur émise par la terre (rayonnements infrarouges), ce qui engendre un réchauffement. Plus de GES signifie plus de chaleur autour de la Terre : c’est l’effet de serre. L’augmentation de l’énergie thermique dans l’atmosphère entraine les changements climatiques observés partout sur la planète.

L’atmosphère est transparente aux rayonnements solaire mais une fraction de la lumière qui parvient au sol est réfléchie vers l’espace : c’est l’albédo. Cette fraction dépend notamment du type d’écosystèmes et de la latitude. L’albédo de la neige est par exemple très élevé (faible absorption du rayonnement solaire) alors que celui de l’eau ou encore d’un sol humide est plus faible (forte absorption du rayonnement solaire). La partie de la lumière qui est absorbée par l’eau ou par les surfaces colorées produit de la chaleur qui est réémise dans l’atmosphère sous forme de rayonnement infrarouge. Différents gaz de l’atmosphère retiennent ces infrarouges et créent un effet de serre. Sans ces GES, la température moyenne terrestre serait de -18°C alors qu’elle était de 14°C à l’époque préindustrielle, i.e., avant que les humains ne commencent à changer significativement leur concentration naturelle. Les GES sont donc en réalité essentiels à la vie sur Terre telle qu’on la connaît. Le problème est que l’addition relativement récente et rapide de GES par les activités humaines provoque l’augmentation de la quantité de chaleur retenue dans le système et crée donc un réchauffement global accru, qui génère des changements climatiques. Depuis le début de l’ère industrielle, la concentration de dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique, le principal GES d’origine anthropique (i.e. qui est le résultat de l’action directe ou indirecte de l’humain), est passée de 280 ppm (parties par million) à plus de 410 ppm.

Le suivi de la concentration de CO2 à l’observatoire de Mauna Loa à Hawaï peut être consulté à : 

http://www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/trends/co2_data_mlo.html

Les GES peuvent être d’origine naturelle, comme la vapeur d’eau, ou strictement anthropiques, comme les CFC, PFC et certains autres polluants. Les GES n’ont pas tous le même pouvoir de réchauffement. Par exemple, le pouvoir réchauffant du méthane est 28 fois supérieur à celui du CO2. Le CO2 est utilisé comme valeur de référence et les quantités d’autres GES sont converties en tonnes de CO2 équivalent pour faciliter les comparaisons et la compréhension.

Bien que les GES constituent une composante mineure de l’atmosphère, qu’ils soient de sources naturelles ou anthropiques (causées par les humains), leurs effets sur le climat via l’accroissement de l’effet de serre sont importants. Les principaux gaz à effet de serre (et leurs concentrations atmosphériques) sont :

Sources naturelles ou anthropiques :

  • Vapeur d’eau : H2O (max. 3% localement)
  • Dioxyde de carbone : CO2(410 ppm – ou 0.041%)
  • Méthane : CH4(1,7 ppm)
  • Protoxyde d’azote : N2O (0,3 ppm)

Sources strictement industrielles :

  • Divers gaz halogénés (CFC, HFC, HCFC, PFC, SF6)

Comme la vapeur d’eau (H2O) a un cycle d’une durée moyenne de 9 jours dans l’atmosphère, elle n’intervient pas dans les changements climatiques. Seuls les gaz à longue durée de vie sont responsables de cette croissance, dont l’unité de référence est le CO2. Chaque GES est ainsi rapporté en termes d’équivalent en CO2 (CO2eq.) et on établit leur potentiel de réchauffement global (PRG), soit le nombre de fois qu’une molécule de ce gaz augmente l’effet de serre par rapport au CO2. Les principaux gaz à effets de serre ont le PRG suivant :

  • CO2 (dioxyde de carbone)= 1
  • CH4 (méthane) = 28
  • N2O (protoxyde d’azote) = 265
  • HFC (hydrofluorocarbure) = 138 à 12 400
  • PFC (perfluorocarbure) = 6630 à 11 100
  • SF6 (hexafluorure de soufre) = 23 500

Globalement, la vapeur d’eau est responsable d’environ 65% de l’effet de serre naturel, alors que le CO2, en dépit de sa relativement faible concentration atmosphérique, en est responsable de 25%.

La figure suivante (tirée du rapport du GIEC 2014) montre l’évolution des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère entre 1970 et 2010 et leur contribution relative à l’effet de serre anthropique.

ghc_emissions

En conduisant notre voiture par exemple, nous augmentons la concentration des GES dans l’atmosphère et contribuons aux changements climatiques. Les molécules de CO2 relâchées vont circuler dans l’atmosphère durant environ 200 ans à moins d’être captées plus tôt. On peut mandater des organismes sérieux et vérifiés comme Carbone boréal pour le faire pour nous : c’est la compensation.

La compensation des émissions de GES est un mécanisme d’échange par lequel une personne substitue partiellement ou totalement ses propres émissions en achetant auprès d’un tiers la captation équivalente. Le principe sous-jacent à la compensation est qu’une quantité donnée de GES émise dans un endroit peut être « compensée » par la réduction ou la séquestration d’une quantité équivalente de GES en un autre lieu, puisqu’ils sont relâchés dans l’atmosphère et suivent le mouvement des masses d’air.

En bref, lorsque l’on compense des émissions de gaz à effet de serre, on répond au fait qu’il y a du CO2 déjà en trop dans l’atmosphère ou qui sera émis inévitablement par nos activités, et on mandate une tierce partie pour capter partiellement ou en totalité (soit la carboneutralité) nos émissions.

Que l’on soit un individu, une famille, un organisme, une entreprise ou un gouvernement, il faut faire des efforts de réduction d’émissions de GES. Cependant, les modèles nous indiquent que même à zéro émission mondiale, les changements climatiques se poursuivraient puisque les GES demeurent dans l’atmosphère durant des dizaines d’années. Il faut donc aussi les capter et les séquestrer, entre autres, à l’aide de nouvelles forêts.

La réduction à la source des émissions et l’atténuation des émissions ne sont pas en compétition et doivent même être mis en œuvre conjointement. En fait, si les gaz à effet de serre continuent à s’accumuler au rythme actuel, le danger que représente l’augmentation globale de la température prévue nécessite les deux approches. Des études récentes révèlent même qu’une hypothétique réduction à zéro des émissions anthropiques de gaz à effet de serre ne serait pas suffisante pour empêcher un réchauffement global à court terme, puisque les émissions passées ont un long temps de résidence dans l’atmosphère. Bref, il est nécessaire de réduire nos émissions de gaz à effet de serre à la source, mais il est également nécessaire de retirer de l’atmosphère ce qui est inévitablement émis par nos activités. C’est ce que les experts appellent des émissions négatives. Le dernier rapport du GIEC sur comment limiter le réchauffement à 1,5˚C au 21ème siècle statue que les plantations d’arbres sur de très grandes surfaces avant 2050 seront nécessaires et constituent l’un des moyens à la portée de tous les pays pour lutter contre les changements climatiques.

Le CO2 est le principal GES anthropique, or, la photosynthèse effectuée par les végétaux le capture et rejette de l’oxygène. Ainsi, les algues et l’ensemble des végétaux terrestres sont d’importants alliés dans la lutte aux changements climatiques en aidant à diminuer le niveau de CO2 présent dans l’atmosphère.

Le plus important des gaz à effet de serre que nous émettons par nos activités, le CO2, est également le seul gaz utilisé par les plantes pour faire la photosynthèse, phénomène à la base de la vie sur Terre, en libérant de l’oxygène dans l’atmosphère. En fait, près du tiers des émissions de gaz à effet de serre attribuables à l’homme sont présentement captées de façon naturelle par les plantes terrestres, notamment les arbres. Autrement dit, sans les arbres, le problème des changements climatiques serait déjà bien pire.

Les experts mondiaux du climat considèrent donc que la séquestration du CO2 par les arbres est un des moyens les plus évidents pour atténuer nos émissions de gaz à effet de serre. Accroître la séquestration du CO2 par les arbres figure parmi les mesures les moins coûteuses et les moins techniquement risquées. D’ailleurs, ces experts estiment qu’avec des efforts modestes, il serait possible de pratiquement doubler la contribution des arbres à l’atténuation globale de nos émissions de GES. La plus grande part de ce potentiel serait accomplie grâce à l’augmentation des superficies boisées par la plantation d’arbres et à la diminution de la déforestation.

photosynthèse

L’empreinte carbone est une mesure des émissions de gaz à effet de serre (GES) attribuées à un produit, une activité, une entreprise ou une personne. Nous sommes tous responsables d’émissions personnelles. Il est donc possible d’estimer notre propre empreinte en additionnant les impacts de nos activités (voir le questionnaire lié au calculateur de Carbone boréal pour compiler la vôtre).

L’empreinte carbone, exprimée en unités de CO2 équivalent, cumule les gaz qui affectent le climat en fonction de leur potentiel de réchauffement global (PRG). Le PRG indique combien de fois le potentiel de réchauffement d’une molécule du gaz est plus élevée par rapport au CO2.

Un exemple : pour calculer l’empreinte carbone d’un kilo de bœuf, il faut calculer la quantité de méthane produite par la fermentation entérique (dans l’intestin) de l’animal et de la gestion du fumier, le CO2 émis par la combustion du carburant des machines nécessaires pour produire ses aliments et le transporter vers l’abattoir, le protoxyde d’azote (N2O) résultant des engrais et les pertes de HCFC (halocarbures) dans la chaîne du froid. Le total de ces émissions est ensuite divisé par le nombre de kilos de viande qui seront mis en marché.

Pour calculer votre empreinte carbone individuelle, vous devez calculer l’ensemble des émissions causées par votre mode de vie : transport, voyages, alimentation, appareils électroniques, etc. Vous pouvez utiliser le calculateur de Carbone boréal pour vous aider à calculer votre empreinte carbone ainsi que le questionnaire ICI pour vous guider.

Il existe plusieurs trucs pour réduire son empreinte carbone. Il faut d’abord être conscient des émissions liées à nos activités, particulièrement en ce qui a trait à l’utilisation de carburants fossiles (essence, diesel, mazout). En utilisant moins la voiture, en ne la laissant pas tourner inutilement ou en allant moins vite, on réduit les émissions. On peut aussi éviter les sacs de plastique à usage unique, manger moins de bœuf, réutiliser au lieu de jeter et racheter, composter et ainsi de suite. Finalement, on peut compenser pour ce que l’on ne peut réduire.

Pour la majorité des gens, il est possible de réduire son empreinte carbone en faisant des changements mineurs dans leurs habitudes de vie. Voici quelques exemples :

  • Économiser 1,1 litre d’essence par jour réduit votre empreinte d’une tonne par année. On peut y arriver en réduisant sa vitesse, en évitant les accélérations brusques, en évitant le ralenti inutile. Bien sûr, en évitant de prendre son auto pour les courts trajets et en privilégiant le transport actif et collectif. Lorsque l’on change de véhicule, choisir un nouveau véhicule qui consomme moins permet de réduire l’empreinte carbone d’une tonne pour chaque tranche de 2 litres aux cent kilomètres sur la cote de consommation de Transport Canada pour un parcours annuel de 20 000 kilomètres.

 

  • Si votre chauffage domestique fonctionne au mazout ou au gaz naturel, on peut gérer sa consommation en réduisant la température dans les pièces inoccupées. Ajuster le thermostat à la baisse la nuit et lorsque que personne n’est pas à la maison permet également de réduire sa consommation. Lors de rénovations, s’assurer d’améliorer l’enveloppe thermique du bâtiment (fenêtres, portes, isolation). On peut aussi choisir un système biénergie ou un chauffage électrique au Québec.

 

  • Pour l’alimentation, la réduction de la consommation de viande contribue à la diminution de votre empreinte carbone. Un repas à base de bœuf produit de 3 à 5 kilos de CO2 éq. par portion de 150 g de viande. Cinq repas de viande rouge par personne par semaine augmentent donc d’une tonne l’empreinte carbone. En remplaçant la viande rouge par du poulet, du fromage ou un autre substitut (tofu, légumineuse, etc.), on peut diminuer ces émissions liées à l’alimentation jusqu’à 75%.

 

  • En allongeant la durée de vie des appareils électroniques, comme les cellulaires et les tablettes électroniques, on réduit la portion d’empreinte carbone résultant de leur production. Le recyclage de ces produits peut également réduire une partie de leur empreinte carbone et contribuer à diminuer les autres impacts environnementaux de ces produits (utilisation de matériaux rares).

 

  • Pour les voyages, les croisières ou tout autre transport ou activité dont l’impact carbone ne peut être réduit, il est toujours possible de compenser les émissions reliées avec Carbone boréal pour réduire son empreinte carbone.

 

 

Il faut être prudent quand on veut compenser puisque plusieurs compagnies ont vu le jour et certaines vendent des crédits carbone dont on ne peut vérifier l’existence. La quantité d’informations disponibles, la transparence sur les activités et la vérification par une tierce partie selon une norme reconnue sont des facteurs cruciaux pour être certain que notre argent sert bien à générer de la séquestration de CO2.

Plusieurs organismes de compensations ont vu le jour dans les dernières années. Plusieurs critères doivent être respectés pour être considéré comme un organisme de compensation fiable. Les réductions ou absorptions proposées doivent être :

  • additionnelles, c’est-à-dire qu’elles ne relèvent ni d’une obligation, ni du cours normal des affaires ;
  • quantifiées selon une méthodologie reconnue et approuvée ;
  • quantifiées de façon conservatrice ;
  • vérifiées par une tierce partie indépendante et crédible ;
  • uniques, c’est-à-dire qu’elle ne peut être attribuée deux fois ;
  • ne doivent pas occasionner de fuites (déplacements d’émissions) ;
  • doivent avoir un caractère de permanence sur au moins cent ans.

Également, tout organisme de compensation devrait répondre aux critères suivants :

  • Transparence : les documents de projet, les méthodologies, le registre et les rapports de vérification doivent être disponibles en tout temps, sur demande et sans frais ;
  • Imputabilité: l’organisme qui émet les certificats doit avoir une existence légale et offrir des garanties de permanence (voir FAQ#8) ;
  • Usage des fonds: l’organisme est-il à but lucratif ou non, à quoi servent les fonds recueillis ? Rémunérer des actionnaires ? Développer de nouveaux projets ? Défendre une cause ?
  • Bénéfices ancillaires (qui rendent service): comment l’organisme compensateur contribue-t-il au développement durable? Offre-t-il du soutien à des populations en développement ? Participe-t-il à la réhabilitation d’habitats ? Contribue-t-il à la recherche scientifique ?

La compensation carbonique par les individus est une question éthique qui relève des valeurs personnelles. Comme dans toute transaction financière, il faut s’assurer de la qualité de ce qu’on achète et de la fiabilité du fournisseur. Les bénéfices ancillaires peuvent avoir une importance aussi grande, voire plus grande que la carboneutralité en termes de bénéfices pour l’humanité et la planète.

Il existe plus d’un marché du carbone et le terme réfère à la vente et l’échange de crédits carbone. Sur le marché réglementé (le Québec est membre du Western Climate Initiative (WCI)), les crédits sont générés par des efforts de réduction des entreprises et peuvent être vendus à d’autres qui dépassent leurs quotas d’émission. Le marché volontaire, auquel participe Carbone boréal, permet à ceux le désirant mais n’y étant pas contraints par la loi, d’offrir ou d’acheter des crédits carbone ou des attestations de compensation d’émission.

Lors de la négociation du Protocole de Kyoto en 1997, les pays se sont entendus pour privilégier une approche de marché pour augmenter la flexibilité des échanges de droits d’émissions, afin de favoriser les réductions les plus faciles. Le mécanisme fonctionne comme un marché d’actifs où on recherche l’équilibre de l’offre et de la demande pour fixer les prix des transactions. Dans le marché du carbone règlementé, comme le SPÉDÉ qui lie le Québec et la Californie, les émetteurs se voient imposer une cible en fonction de leur historique et un plafond est fixé pour l’ensemble des émetteurs. Les émetteurs doivent mesurer et faire rapport de leurs émissions annuellement. S’ils émettent plus que leur cible, ils doivent acheter sur le marché des réductions supplémentaires qui ont été faites par d’autres grands émetteurs règlementés. Dans le cas où ils émettent moins que leur cible, ils se voient attribuer des certificats qu’ils peuvent vendre au plus offrant ou garder pour les appliquer à des dépassements dans une année subséquente. L’actif est défini en tonnes de CO2 équivalent. Les réductions doivent être produites selon un protocole de quantification approuvé et vérifiées selon les règles applicables sur le marché. Une certaine quantité de réductions effectuées par des émetteurs non-règlementés peuvent être mises en vente dans un marché règlementé, mais elles doivent être réalisées selon des protocoles approuvés par l’autorité du marché. Ces réductions supplémentaires peuvent être appliquées par les grands émetteurs pour compenser des dépassements de leurs cibles. Chaque unité de réduction doit être unique.

Il existe aussi des marchés dits « volontaires » de compensation. Les émetteurs qui ne sont pas règlementés peuvent y échanger des certificats de réduction ou d’absorption d’émissions. Comme son nom l’indique, un marché volontaire ne comporte aucune obligation pour l’acheteur. En revanche, le vendeur qui émet des certificats doit suivre des normes très précises. La qualité des certificats de réduction ou d’absorption d’émissions dépend de la rigueur avec laquelle les vendeurs suivent de manière documentée les règles de la norme à laquelle ils se réfèrent. Certaines organisations vendent des réductions qui ne sont pas encadrées par une norme. Il est alors de la responsabilité de l’acheteur de s’assurer qu’il sait vraiment ce qu’il achète et qu’il a confiance en l’organisme auquel il fait une contribution. Pour en savoir plus, on peut consulter le FAQ « comment savoir si un organisme de compensation est fiable? »

Générer et faire reconnaître des crédits carbone à partir de plantations sur un terrain privé est possible sur le marché volontaire mais cela est encore relativement compliqué et coûteux. Il faut établir le scénario de base (quel est la normalité pour le terrain en question, va-t-on au-delà de ce que l’on ferait de toute façon?), suivre une méthodologie reconnue, faire vérifier les plantations, les calculs de séquestration et enregistrer les crédits. Sans accompagnement, le tout peut s’avérer difficile.

Pour qu’une plantation ait valeur crédible en termes de compensation, il est nécessaire de faire la démonstration que la plantation correspond à une séquestration nette positive qui est additionnelle par rapport au scénario de référence, c’est-à-dire le même site sans plantation ni aucune intervention. De plus, pour faire la comptabilisation des scénarios (boisement/reboisement et référence), il faut suivre les meilleures méthodologies, normes et protocoles disponibles. Finalement, pour être valide et crédible, il est essentiel de faire vérifier par une tierce partie accréditée et indépendante les affirmations de la séquestration, les suivis de plantations et la documentation.

Ces exigences rendent toute évaluation a posteriori ardue si le scénario de référence n’a pas été établi et suivi depuis l’établissement de la plantation. De plus, ces exigences demandent d’importants investissements en temps et en argent autant sur le plan du suivi, de la comptabilisation que de la vérification. Nous recommandons aux promoteurs de projets privés de se référer à Arbres Canada, un organisme qui peut venir en aide pour des projets sur terrains privés.

L’albédo (du latin « albus » qui signifie « blanc ») d’une surface correspond à la fraction du rayonnement solaire qu’elle réfléchit. La fraction non-réfléchie est absorbée et augmente la température de la surface terrestre. La neige reflète presqu’entièrement la lumière (fort albédo) et a donc un effet refroidissant, ce qui freine les changements climatiques. Le reboisement en zone boréale avec des conifères qui restent verts en hiver diminue l’albédo, ce qui réchauffe légèrement la surface terrestre. L’ampleur de cet effet est néanmoins variable selon les espèces plantées, la latitude, la densité des forêts etc.  Des recherches en cours sur le sujet vont nous permettre de déterminer les stratégies sylvicoles optimales, notamment au niveau du choix des arbres à reboiser, et de quantifier précisément cet effet pour le soustraire au refroidissement lié à la séquestration de carbone par les conifères. La diminution de l’albédo n’affecte cependant pas les autres bénéfices écologiques d’une plantation (cycle de l’eau, maintien de la biodiversité, protection contre l’érosion, etc.).

l’albédo

Albédo de quelques surfaces

Valeur albédo

% de réfléchissement de l’énergie solaire

Neige fraîche, soleil haut

0,8-0,85

80-85

Neige fraîche, soleil bas

0,9-0,95

90-95

Vieille neige

0,5-0,6

50-60

Sable

0,2-0,3

20-30

Terre humide

0,1

10

Forêt

0,05-0,1

5-10

Eau, soleil horizontal

0,5-0,8

50-80

Eau, soleil au zénith

0,03-0,05

3-5

D’après Villeneuve, C. et Richard, F. (2011). Vivre les changements climatiques. Réagir pour l’avenir. Éditions Multimondes, 486 p.

Les dynamiques du climat et de la forêt sont complexes et leur compréhension nécessite l’analyse de plusieurs critères. Ainsi, quantifier l’impact d’une diminution de l’albédo en hiver (effet biophysique) dans des dénudés secs reboisés et la comparer avec la capacité des plantations à séquestrer du CO2 (effet biogéochimique) requiert plus d’études. Les plantations de 2016 de Carbone boréal ont été effectuées dans l’objectif de répondre à des questions sur l’effet de l’albédo. Par exemple : comment les changements d’albédo et de régime hydrique induits par le boisement de dénudés secs boréaux influencent-ils le climat aux échelles locales et globales ? Comment l’albédo varie-t-il en fonction de l’espèce plantée et de la densité de plantation? Quelles espèces et pratiques sylvicoles offrent le meilleur bilan en termes de lutte contre le changement climatique? Pour ce faire, un dispositif comprenant 160 000 arbres comparant des espèces à feuillage caduc, qui perdent leurs aiguilles (mélèze laricin) ou feuilles (bouleau à papier) en hiver versus des espèces à feuillage persistant (épinette noire et blanche, pin gris), a été implanté en forêt boréale. De plus, nous avons planté 200 000 mélèzes au cours de l’été 2020 pour approfondir cette thématique de recherche. Des données pourront être récoltées au cours des prochaines années, pour tenter de répondre, du moins apporter de l’éclairage, à cette importante question. D’autres recherches devront également être effectuées pour évaluer et quantifier les effets biophysiques autres que l’albédo pouvant influencer le bilan radiatif des plantations en forêt boréale. S’il s’avérait que l’effet mesuré du changement d’albédo affecte significativement le forçage radiatif, les affirmations de séquestration seraient révisées en conséquence et l’équivalent en arbres non attribués de la perte mesurée serait déduit des réserves d’arbres de Carbone boréal.