Un des chercheurs de Carbone boréal a contribué à une étude récemment publiée dans Science of the Total Environment. Les chercheurs ont mesuré la concentration de carbone organique dissous (COD) dans la colonne d’eau de 36 lacs situés dans l’est du Canada sur une période de 35 ans (1983-2017). Le COD de l’eau des lacs ou des rivières est exogène, c’est-à-dire qu’il provient des écosystèmes terrestres environnants, principalement de la végétation et du sol. C’est le COD qui donne à l’eau des rivières et des lacs leur couleur rougeâtre et sa concentration dans la zone d’étude est fortement dépendante de la superficie et de la nature des sols de l’écosystème terrestre environnant. Les scientifiques ont constaté une forte augmentation de la concentration de COD dans 72% des lacs étudiés (brunissement de l’eau des lacs), d’en moyenne 20% sur la période d’étude. Des augmentations similaires ont été observées dans d’autres lacs tempérés et boréaux du monde entier au cours des dernières décennies. Contrairement à ce que d’autres études ont trouvé, cette augmentation n’a pas été fortement influencée par les changements climatiques ou les dépôts atmosphériques, mais plutôt par les caractéristiques des bassins versants telles que la végétation dominante (conifères vs feuillus) et la superficie des bassins versants. Les conséquences de cette augmentation sont encore incertaines mais elles pourraient avoir des effets néfastes sur la vie aquatique et affecter le cycle biogéochimique du carbone localement.